Jusqu’à J-1 je ne savais pas si j’allais allaiter ou pas…

C’est que de cette décision dépendra le rythme des semaines ou mois à venir, il ne faut pas la prendre à la légère !

Il y a les « pour » :
– le lait maternel est le meilleur pour bébé
– ce sont des moments de complicité magiques
– ça permet de perdre plus vite les kilos de la grossesse
– c’est carrément plus économique et pratique que les biberons

Et évidemment autant de « contre » :
– papa est mis à l’écart
– ça fait mal
– on ne peut rien faire, bébé dépend totalement de nous
– on est pas des vaches à lait

 

Malgré quelques réticences, quand je suis arrivée le jour J hurlant de douleur (explication : je suis passée de 0 à 9 en 1 heure avant d’arriver à la maternité…), j’ai vaguement répondu « oui » à la question fatidique.

 

Et je ne l’ai pas regretté…
Marcel a été posé sur mon ventre et la magie a opéré…

Il a glissé jusqu’à mon sein qu’il a agrippé de ses petites mains parfaites, puis il a goulûment englouti le mamelon dans sa petite bouche parfaite et enfin il a planté son regard dans le mien avec ses petits yeux parfaits.

 

Tout était tellement simple, tellement naturel et tellement beau…
À quelques détails près, j’avais un peu la dégaine de Natalia…

 

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À quelques détails près et surtout, uniquement à ce moment la !
Parce que oui c’est magnifique l’allaitement, mais c’est difficile aussi… Ok mais c’est magnifique… Mais c’est aussi dur !

 

À la maternité, une après-midi de grosse colère de Marcel, la puéricultrice me demande de m’éloigner.
Quand je lui demande pourquoi, elle me répond « vous sentez le lait ».

Nos bébés tout mignons et tout potelés, en vrai ce sont des petits animaux, voire des mini-vampires !!!
J’aurai du l’appeler Édouard !!
J’avoue que les 3 premiers jours, quand on se retrouve seule avec ce petit être qui nous appelle toutes les heures pour téter, de jour comme de nuit, on a envie de tout envoyer balader.

Et puis on prend le rythme.

 

Ensuite, on rentre à la maison et c’est le florilège des avis, essentiellement de la part des générations précédentes…
J’ai eu le droit à tout, des absurdités aussi grosses qu’un bonnet H !

S’il veut téter autant c’est que ton lait n’est pas nourrissant.
– Ce n’est pas à lui de décider quand il doit manger. Tu dois dès le début imposer les horaires des tétées.
– Moi j’ai pas pu, j’avais pas de lait.
– Allaiter ça abime les seins.
– Tu vas avoir des crevasses, des abcès, des infections.

Honnêtement, je me suis sentie perdue parfois et j’avais vraiment peur de mal faire ou d’avoir fait le mauvais choix…
Mais j’ai la grande chance d’avoir accouché dans une clinique pro-allaitement et d’être suivie par une conseillère en lactation qui m’apprend tout plein de choses !

Il peut bien sûr y avoir des bobos, des accidents de parcours, certaines choses sont au cas par cas. Mais je vais tout de même vous donner quelques idées, je trouve que c’est super intéressant à savoir.

 

 

En France, nous sommes très en retard sur la prise en charge de l’allaitement…
Il existe peu de personnel formé, du coup des mamans laissent tomber parce qu’elles ne sont pas assistées.

Le regard de la société est assez négatif contrairement à d’autres pays qui trouvent que c’est un geste naturel (difficile d’allaiter dans un lieu publique sans se faire dévisager).

Le congés maternité n’est d’ailleurs pas vraiment adapté aux recommandations de l’OMS pour qui l’idéal serait d’allaiter 6 mois (bon, je vais déjà essayer de tenir 3 mois !!).

Tout ça est certainement lié à la libération sexuelle de la femme sans les années 70 : il y a eu un conflit entre le fait de disposer de son corps (liberté sexuelle, pilule, mini-jupe…) et celui de donner le sein.

À ce moment-là, les maternités ont prôné l’utilisation du biberon.

 

Effectivement le fait d’allaiter est totalement naturel, après tout nous sommes des mammifères mais il n’a rien d’inné ! Quand on se retrouve avec un nourrisson dans les bras, on sait pas franchement quoi faire.

C’est souvent la mauvaise position du bébé qui provoque des crevasses ou des abcès.

Avoir mal les premières fois ou en début de tétée c’est normal. Si on a mal tout le temps, on consulte pour éviter les bobos et l’inconfort !

 

Pour moi le plus difficile à gérer c’est le rythme. Parce que les premières semaines, bébé réclame toutes les 2 heures !!!

J’ai fait le choix d’être à son écoute et à sa disposition les 3 premiers mois.
Après tout, autant bien faire les choses.

Les spécialistes de la lactation disent qu’il se régule tout seul (d’ailleurs cette semaine, on a eu 3 nuits de 6 heures !!!!!)

Mais bon toutes les 2 heures, ça pique les yeux quand même…

C’est que nos nénés sont multi-tâches !!

1- Ils donnent à manger
2- Ils donnent à boire
3- Ils servent de doudou et de réconfort : la chaleur de maman, son odeur et les battements du cœur ont été les seuls repères de bébé pendant 9 mois…)
4- Et puis ils permettent d’avoir moins mal au bidon : les nourrissons ont bien souvent des coliques et des douleurs liées à la digestion. Le fait de téter leur fait sécréter des endorphines qui les apaisent.

Et c’est sans compter avec les pics de croissance aussi…
Tu penses que Loulou a trouvé son rythme et baaaam il redemande comme à ses débuts.

Dans ce cas, tu laisses faire et tu stoppes toute activité pendant 2 jours 🙂

 

Quand Marcel n’est pas accroché à mon sein, c’est Poulet qui prend la relève : les jeux d’éveil, le bain, les câlins… Papa a plein de jolis moments à partager avec bébé même sans biberon !

 

Quand aux mamans qui ont peur de ne pas avoir de lait (ou de bon lait), il n’y a aucune inquiétude à avoir !

Au moment de l’accouchement, quand le placenta est sorti, nos seins fabriquent immédiatement du colostrum (qui deviendra du lait dans les 3 jours qui suivent).
Le corps a compris que bébé n’était plus nourri à l’intérieur du ventre mais qu’il était dehors.
Magique, non ?

La production de lait est totalement liée à la consommation de bébé : plus il tête et plus on en fabrique.
Impossible de ne pas en avoir !

C’est pour ça qu’il faut le laisser téter quand il réclame pour que la fabrication se mette en place.

 

Quand à la consistance du lait maternel, au fait qu’il ne nourrisse pas assez, c’est extrêmement rare et concerne les mamans très malades.
Encore une fois la nature se charge de tout : une maman dénutrie qui allaitera son bébé puisera dans ses ressources pour lui donner du bon lait.

 

Avouez que vous ne voyez plus vos seins de la même façon, hein ?!

L’allaitement reste un choix très personnel (dans lequel papa a aussi un avis qui compte je pense), il n’y a ni bonne ni mauvaise décision.
Le tout est de faire de son mieux.

Au bout de 3 mois, je vais devoir réfléchir à la suite.
Et oui, les vacances seront terminées et la crèche prendra le relai.

Alors tire-lait pour lui faire des biberons ou lait en poudre pour la journée et nénés de maman matin et soir…
C’est encore en réflexion et j’ai 2 mois pour me décider…

 

Pour celles que ça intéresse, je vous prépare un petit article avec ma panoplie spéciale allaitement. Il y a quelques trucs qui m’ont sauvé la vie !!