Adolescente, je piquais les Elle dans la salle d’attente de mes toubibs.

A 20 ans, je me suis abonnée pour recevoir toutes les news beauté et mode dans ma boîte aux lettres.

Et à un peu plus de 30 ans, je me désabonne.

 

Alors que je suis devenue une femme, c’est l’ultra féminisme de Elle qui me fait lui tourner le dos.

Plus jeune, je ne lisais pas l’édito, je balayais du regard les reportages et ne m’attardais que sur les pages « superficielles » (mais qui font tellement de bien).

Je ne m’inquiétais pas trop de la condition de la femme.

Très égoïstement, ma condition me plaisait assez et j’avais le sentiment de ne pas être assez adulte pour me poser toutes ces questions sur l’égalité et les droits de la femme.

Aujourd’hui c’est un autre débat.

 

Le manque de droits dans les pays arabes, le peu d’instruction donnée aux petites filles dans les pays sous-développés, le manque d’aide apportée aux mères célibataires dans certaines de nos villes, le peu de représentation féminine dans les plus hautes institutions et dans le monde politique français.

Tout ceci me révolte et me fait enrager.

Les hommes de mon entourage en payent souvent les frais : car je me révolte de ces lois écrites par les hommes, pour les hommes.

La Bible et le Coran, où les femmes ont tant d’obligations, ont été écrits par des hommes.

Ce sont des livres d’un autre temps et qui n’évoluent pas : anti-avortement, anti-pillule, tchador, dépendance… les exemples sont multiples.

Et je me retrouvais parfois dans les combats menés par la rédaction de Elle.

 

Mais tout à basculer lors de l’affaire DSK.

La « fameuse » affaire DSK qui a rendu les féministes encore plus agressives.

Et le Elle s’en est donné à coeur joie.

Ça a duré des semaines.

 

 

Je ne rentrerai pas dans le débat « il est coupable, c’est un porc, les hommes riches ont tous les droits », pour une simple raison : on n’en sait rien !

Et Anne Sinclair dans tout ça ? Des lignes et des lignes pour tenter de se mettre à sa place, femme blessée, forte, digne.

Mais que savez-vous de sa vie ?

Que connaissez-vous de ses habitudes sexuelles ?

Et si, elle aussi accumulait les aventures et qu’un accord était établi dans ce couple ?

Après tout, le féminisme est de revendiquer la liberté des femmes, leur droit à mener leur vie comme elles l’entendent.

Et si le choix d’Anne Sinclair était de partager une vie libertine avec son mari ?

J’ai envie de dire que c’est son problème !

 

Le magazine Elle est tellement « pour les femmes » qu’il en oublie les travers de certaines.

J’ai travaillé de nombreuses années dans des grosses structures et je connais le pouvoir physique de certaines femmes.

Elles jouent avec le feu, attisent l’envie, font des avances ouvertes à certains cadres dirigeants…

Mais lorsque ce fameux Monsieur, qui a pris – à juste titre – tous ces messages pour des signes d’encouragement, tente une approche, elles hurlent alors au harcèlement et arrivent même à gagner devant les juges.

Qu’en est-il de ces femmes qui jouent de leurs attraits ?

Elles sont bien plus nombreuses qu’on ne le croit.

 

Alors ce féminisme débordant du magazine Elle qui s’est placé uniquement du côté des « victimes » en condamnant l’attitude des hommes, ça m’a carrément mis mal à l’aise.

Toutes les généralités sont nuisibles.

 

Mais au delà de tout, je réalise que le magazine Elle veut se donner bonne conscience alors que les combats qu’il devrait mener, en tant que magazine de mode (parce que c’est un peu ce qu’il est non, juste un magazine de mode), il les occulte au profit de polémiques faciles.

Comment peut-on se revendiquer féministe alors qu’on prône, plusieurs fois par an, des régimes drastiques à ses lectrices ?

Comment peut-on défendre la liberté de la femme, alors que les mannequins choisis pour les couvertures sont des maigrichonnes, retouchées et bien loin de LA femme d’aujourd’hui.

 

Ce sont de véritables combats à mener et si la rédaction de Elle souhaite se différencier, ce sont ceux qu’elle devrait viser.

Mettre en une des people refaites et anorexiques, soit, il s’agit d’égéries.

Mais concernant les mannequins, le magazine a toutes les libertés.

Une femme qui porte plus que du 38 n’est-elle donc pas assez belle pour faire la une ?

Une femme avec quelques rides autour des yeux, doit-elle impérativement passer sous Photoshop pour que le magazine se vende ?

Faut-il manger des carottes crues et du céleris pour être au goût de la rédaction ?

 

La véritable révolution serait là !

Devenir le magazine féminin des femmes d’aujourd’hui et non des diktats de la mode.