Quand tu t’effondres en larmes à chaque fois que tu entends Les Yeux de La Mama de Kendji Girac, c’est qu’il y a un truc qui ne tourne pas rond…

Je ne pensais décemment pas qu’on puisse être aussi sensible en devenant maman.

Marcel a maintenant 20 mois, je ne peux plus mettre ça sur le compte des hormones de grossesse ou d’allaitement.

Mais c’est comme ça, dès que ça devient un peu mélo, et surtout quand ça parle de la relation maman – enfant, je ne retiens plus les larmes…

 

Toutes les mamans me disaient « Tu verras, quand tu serreras ton bébé pour la première fois dans tes bras, il se passera quelque chose de magique« .

Mon déclic a eu lieu un peu avant.

A 7 mois de grossesse, je me suis fracturée la cheville dans les escaliers. Une luxation suivie d’une double fracture… la chirurgie était indispensable.

Quand la grossesse est aussi avancée, tout devient un peu compliqué.
Les anti-douleurs se limitent à du paracétamol et l’anesthésie générale est fortement déconseillée.

 

Je me suis retrouvée au bloc opératoire, totalement consciente avec une anesthésie des jambes uniquement.
Mais le bruit, le stress et le contexte m’ont fait tourné de l’oeil.

On se serait cru dans un épisode de Grey’s Anatomy, avec des « elle ne va pas bien », « sa tension chute »…
Et moi allongée dans ce corps à moitié endormi, incapable de répondre ou d’ouvrir les yeux.

 

C’est alors que l’infirmière a pris ma main et l’a posée sur mon ventre bien rond.

Marcel, du haut de ces 7 mois de conception, m’a assené coup de pied sur coup de pied jusqu’à ce que je reprenne mes esprits.

Est-ce qu’il a senti ma détresse ?
Était-ce un pur hasard ?
Nous n’en saurons jamais rien.

Mais le chirurgien m’a dit que mon petit garçon prenait déjà bien soin de sa maman.

 

Nous avons tous les deux gardé une trace de cette aventure : pour moi ce sont deux belles cicatrices et pour Marcel une tache de naissance sur la même cheville que celle que j’ai abimée.

 

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C’est un bonheur inimaginable d’être maman.

Nous débordons d’un amour impossible à canaliser et qui est presque effrayant.

La vie est faite de rires, de câlins et aussi d’inquiétudes…

 

Evidemment toutes les mamans redoutent les petits bobos, mais parfois je suis submergée par la peur, la vraie.

Qu’un drame arrive, que je ne sois pas en mesure de protéger mon bébé ou qu’il m’arrive quelque chose à moi…

Difficile de reprendre le dessus quand je suis en bad mood…

 

Et comme si on ne se mettait pas assez la pression, il a aussi les gens, que ce soit la famille, les proches ou de parfaits étrangers, qui se permettent de te juger, te critiquer, te faire clairement chier !

Tout commence à la grossesse évidemment, avec des questions comme l’allaitement, le prénom, le lieu choisi pour accoucher, la méthode…

A la naissance, ça a continué… Pourquoi Marcel est-il resté « aussi longtemps » dans notre chambre ? Ce n’est pas bien de l’endormir dans les bras. Il faut le laisser pleurer parfois. Et bla bla et bla bla.

Aujourd’hui, Marcel a 20 mois. Mon entourage se préoccupe de savoir pourquoi il n’est pas encore propre. Et pourquoi il ne parle pas. Et pourquoi je ne prépare pas tous ses repas…

 

Il y a TOUJOURS un truc qui ne va PAS !

Rajoutez à ça tout ce qu’on entend dans les médias : les plats tout faits c’est mal, la télé c’est mal, les cosmétiques c’est mal.

Nan mais au final, on est toutes des incapables les mamans, c’est ça ?

C’est quoi l’objectif de mettre la barre encore et toujours plus haut ?

Qui peut se vanter d’être LE parent parfait ? Celui qui ne fera jamais d’erreur ?

 

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Quelle pression…

Et quel chamboulement l’arrivée d’un bébé !

 

Je pars du principe que mon enfant est prioritaire et j’ai adapté mes journées à son rythme.

J’ai la chance d’être à mon compte, mais ce n’est vraiment pas simple de tout gérer entre le temps à lui accorder, les attentes de la crèche, la logistique de la maison et mon boulot aussi…

 

Pourtant, j’essaye de faire en sorte que tout s’articule autour de son bien-être.

Pas de journées trop longues à la crèche et le vendredi avec moi à la maison.

Son réveil se fait toujours avec le sourire, en chanson et pas trop tôt.

Le coucher a toujours son rituel câlin, plus ou moins long en fonction de l’envie de bébé.

 

Mes journées de boulot raccourcies ou mon retard ne le concernent pas.

Quand nous sommes ensemble, je suis totalement à son écoute.

Et s’il faut travailler la nuit pendant qu’il dort, c’est mon problème.

 

Oui on regarde la télé, surtout les Zouzous en partageant notre petit dej dans le même plateau.

Oui on joue sur le iPad, mais que avec des super appli puzzle pour tout petits.

Il y a aussi de longs moments de lecture pour découvrir les animaux et leurs aventures.

Sans parler des séances de dessin et de jeux de construction dans la chambre, sous le regard amusé des peluches avec lesquelles on finit par se rouler par terre.

 

Mais il y a aussi des jours où je vais mal, où le travail ne tourne pas bien, où les soucis du quotidien sont plus lourds à porter.

Il m’est arrivé de lever la voix et de m’en vouloir à mourir.

Il m’est arrivé de mettre une fessée, une fois, et de finir en larmes dans la cuisine rongée par le remord.

 

Malgré toute cette pression de la société, et malgré mes préoccupations à moi, j’essaye de faire de sa petite vie un bonheur de chaque instant.

Et je m’efforce de faire de Marcel un petit garçon autonome, éveillé, câlin, ouvert aux autres et bien dans ses Kickers.

 

Son sourire tout heureux et son regard amoureux me comblent de bonheur.

Mais ça ferait du bien d’entendre parfois un avis positif de l’extérieur…

Des petites phrases simples…

 

C’est beau ce que tu fais pour ton fils.

 

Tu es une chouette maman.

 

Ça ferait juste du bien…